L’eau, la nouvelle denrée, ressource rare
La consommation d’eau potable a été multipliée par six ces 60 dernières années et l’eau est devenue une ressource rare qualifiée d’or bleu d’autant que sa consommation est inégalement répartie dans le monde.
Certains pays se partageant plus de 60% des réserves d’eau douce alors que l’Asie par exemple ne dispose que de 30% tout en concentrant près de 60% de la population mondiale. Ainsi, les pays développés consomment pour leur usage quotidien des centaines de litres d’eau potable alors que les pays en voie de développement ont une consommation quotidienne moyenne par habitant ne dépassant pas quelques litres.
Pourtant, l’eau est une ressource naturelle qui recouvre 71% de la surface terrestre. Mais la masse d’eau salée des mers et des océans représente plus de 97% de l’eau disponible alors que l’eau douce susceptible d’être consommée ne représente que 2,5% et se trouve sous forme de glace et dans les eaux souterraines. L’homme et son écosystème doivent se contenter de moins de 1% de cette ressource sous sa forme potable. C’est cette forme potable qui est devenue une denrée rare.
Les facteurs de la raréfaction de l’eau sont plus humains que naturels. En effet, si la consommation d’eau a décuplé ces dernières années, c’est sa mauvaise utilisation qui est en cause surtout dans le secteur agricole où 90% de l’eau est consommée. La consommation domestique des pays du Nord n’est pas exempte de tout reproche car le gaspillage croît avec le niveau de vie des populations. Aujourd’hui, les Occidentaux consomment 8 fois plus d’eau douce que leurs grands-parents.
La raréfaction de l’eau est aussi due à la constante surexploitation des nappes phréatiques qui fournissent de l’eau potable à au moins la moitié de l’humanité ainsi que 40% de l’eau utilisée pour l’agriculture. Elles n’arrivent plus à se recharger correctement et à une échelle de temps humaine, elles ne sont pas une ressource renouvelable d’autant plus qu’il faut tenir compte des désorganisations des changements climatiques.
Beaucoup de régions du monde utilisent excessivement des eaux souterraines non renouvelables après avoir consommé toute l’eau renouvelable.
La pollution de l’eau est aussi en cause mais les enjeux politiques et financiers sont tels que personne ne s’en préoccupe vraiment. Au premier rang, l’agriculture intensive pollue l’eau du fait de l’utilisation excessive des pesticides. Les engrais utilisés pour enrichir les sols cultivés ou pâturés se retrouvent très vite dans les eaux superficielles et souterraines rendant l’eau potable impropre à la consommation.
L’accès à l’assainissement est aussi un facteur de la raréfaction de l’eau car il n’est pas universel. Ainsi, moins de 30% des urbains et encore moins de ruraux vivants dans les pays du Sud ont accès à l’assainissement. Ils n’ont d’autre choix que de boire une eau insalubre. En conséquence, chaque année, la raréfaction de l’eau potable entraine le décès de plus de 5 millions de personnes dont 1,5 million d’enfants de moins de 5 ans.
Aujourd’hui, la situation est critique car plus d’un quart de l’humanité vit dans des régions où la demande en eau est supérieure aux ressources en eau disponible. Dans ces régions déjà confrontées au stress hydrique, on redoute le « jour zéro », ce jour où plus aucune goutte d’eau douce ne sera accessible.
Face à la raréfaction de l’eau, il est indispensable de réagir et cela passe d’abord par la prise de conscience que l’eau est la source de vie est qu’il est important de mieux la gérer. Des solutions simples peuvent être appliquées pour une meilleure gestion de l’eau. On pourra investir dans des infrastructures vertes et grises en vue de favoriser la biodiversité, de préserver les forêts, de privilégier des constructions éco-responsables, de résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau et de qualité de l’eau.
Dans le secteur agricole, il est possible de développer le rendement agricole en utilisant des semences nécessitant moins d’eau, en stockant les eaux de pluies et les eaux d’écoulement et en améliorant les techniques d’irrigation. La micro-irrigation par exemple est un système très économe qui permet d’apporter juste la quantité d’eau nécessaire à la plante. De plus, les eaux usées peuvent être recyclées et réutilisées après avoir été traitées. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que l’eau douce est une ressource en recyclage continuel depuis la nuit des temps.
Pour finir, il est important qu’à titre individuel chacun agisse en vue de préserver les ressources en eau et cela passe par une consommation responsable et économique.
Liens :
https://coopcity.be/lentrepreneuriat-social/#portraits
https://www.agenceecofin.com/revue-de-presse/1602-54425-l-eau-la-nouvelle-denree-rare
https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_geopolitique/a53306
http://www.agriculture-biodiversite-oi.org/Nature-agriculture/Nouvelles-du-terrain/Environnement-et-biodiversite/Preserver-les-ressources-naturelles/L-eau-une-ressource-rare-et-precieuse
https://www.josmose.fr/blog/2-leau-potable-dans-le-monde