Journée mondiale contre la discrimination raciale

La journée internationale contre la discrimination raciale

La journée internationale contre la discrimination raciale 1024 835 Olga Aymone

La journée internationale contre la discrimination raciale

Le 21 mars est la date de célébration de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Cette date a été choisie à partir de 1966 pour commémorer le massacre de Sharpeville (Afrique du Sud) pendant l’Apartheid. En effet, le 21 mars 1960, la police afrikaner a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois discriminantes relatives aux laissez-passer imposés par le gouvernement sud-africain de l’époque.

Le choix de commémorer cet événement démontre la volonté de la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale. Lutter contre la discrimination raciale permet de rappeler que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. De plus, comme reconnu par certains dirigeants, c’est une arme importante contre la résurgence de l’extrémisme. La lutte contre la discrimination raciale condamne toute doctrine de supériorité d’une quelconque race sur les autres.

Le racisme ou la discrimination raciale est un phénomène quotidien qui bénéficie d’un cadre juridique clairement défini. Il s’agit d’une différence de traitement entre des personnes ou des groupes placés dans une situation comparable sur la base d’un critère illégal dans un domaine visé par la loi et entrainant un préjudice. Les différents critères embrassent un certain nombre de situations d’inégalités et sont liés à l’origine, au sexe, au handicap ou à l’orientation sexuelle entre autres.
Il s’agit d’un phénomène qui touche tous les domaines de la vie sociale. Il est donc présent dans le domaine de la santé. Dans ce domaine, la discrimination raciale se retrouve tout au long du parcours de soins. La discrimination raciale la plus visible est celle vis-à-vis des patients. Elle va du refus de soins accordés aux patients à l’expression ordinaire de sentiments racistes ou xénophobes en passant par le retard aux soins, l’abaissement des normes de prise en charge ou encore l’instauration de modalités culturellement spécifiques. Ce racisme vis-à-vis des patients a des conséquences parfois dramatiques qui vont du relatif inconfort au risque vital en passant par des situations d’humiliation, des difficultés d’accès aux soins, à certains médicaments etc.

Mais la discrimination raciale n’est pas uniquement dans le sens personnel médical vers patients. De façon plus insidieuse, s’exerce aussi une discrimination raciale vis-à-vis du personnel médical. Il serait intéressant de mieux appréhender ce phénomène sociétal négatif.
Moins affirmée à l’hôpital qui est perçu comme un lieu neutre et où les patients ne peuvent pas avoir les mêmes exigences, elle est beaucoup plus courante dans le contexte de l’intervention à domicile. Au-delà des missions à y accomplir et qui mettent en jeu l’intime et l’état de dépendance du patient, la particularité de l’intervention à domicile se retrouve parfois dans la banalisation de la discrimination raciale.

A domicile, le patient exprime sa volonté en se basant sur des stéréotypes et/ou des préjugés raciaux qui se traduisent de différentes manières. Ainsi, les demandes peuvent être explicites et poser clairement un choix reposant sur des critères de discriminations reconnues tels l’origine ethnique réelle ou supposée du personnel d’aide à domicile. Ils peuvent aussi avoir des réactions de rejet ou des traitements différentiels vis-à-vis du personnel aidant considéré comme d’origine étrangère. Tous ces traitements inégaux posent question au regard de la notion d’égalité.
Le grand âge des clients est parfois mis en avant pour banaliser et légitimer leurs attitudes discriminatoires. C’est à croire que cette discrimination raciale, que subit une catégorie de personnel de l’aide à domicile, fait partie intégrante des pénibilités du travail de prise en charge du vieillissement. On a tendance à laisser faire sous prétexte que ce sont des personnes âgées et qu’elles sont d’une époque complètement différente où le racisme était d’une certaine manière un élément intégré à nos sociétés.

Ces attitudes discriminatoires mettent les professionnels face à des situations difficiles à traiter d’un point de vue légal, éthique et pratique. En effet, ils doivent gérer d’une part le principe de non-discrimination posé par les législations du travail en vigueur et d’autre part le principe de la protection des travailleurs. De ce fait, certains travailleurs sont amenés à intérioriser ce racisme car très peu d’actions sont mises en œuvre pour les sanctionner et parfois même certaines pratiques discriminatoires ne rentrent pas dans le champ des poursuites pénales.

Pourtant la lutte contre les discriminations bénéficie d’un ancrage juridique concret et elle doit permettre à la victime d’obtenir la reconnaissance du fait et la réparation du préjudice. Le principal obstacle est de pouvoir passer d’une égalité formelle à une égalité effective et par conséquent peu de plaintes pour discrimination aboutissent à une condamnation, et encore moins dans le domaine de la santé. La procédure juridictionnelle n’est pas la seule option dont dispose une victime de discrimination pour faire valoir ses droits. Elle peut aussi entamer une procédure amiable ou disciplinaire. Mais dans le cadre du racisme des patients vis-à-vis du personnel médical à domicile ces deux dernières options sont difficiles à mettre en œuvre.
Cependant, un certain nombre de leviers pour agir contre ces discriminations existent au sein des entreprises et dans leurs rapports avec leurs clients. Il s’agit de méthodes concrètes qui portent des fruits. Ainsi, les professionnels de l’aide à domicile peuvent d’emblée aborder la question du racisme lors de la prise de contact avec le patient en s’appuyant sur le fonctionnement de leurs structures et sur la variété des profils des travailleurs.

Il peut aussi être judicieux de mettre en place une forme de livret d’accueil ou de règlement intérieur dans lequel on retrouvera une partie consacrée au mode de fonctionnement de la structure qui ne peut tolérer aucune discrimination à l’égard de ses travailleurs de quelque manière que ce soit.
Un autre argumentaire peut se développer autour des compétences du travailleur car c’est ce qui doit importer le plus et non son sexe, sa culture ou sa couleur de peau.

Ces différents argumentaires à développer ne peuvent être efficaces qu’avec de la rigueur, de la patience et du temps car il est question de faire évoluer les esprits et d’éviter de mettre les travailleurs en difficulté. Des temps d’échanges et de formation doivent aussi être mis en place avec les équipes de travailleurs afin de repérer et/ou de traiter ces difficultés.

Liens :
https://diplomatie.belgium.be/fr/newsroom/nouvelles/2017/
https://www.amnesty.fr/focus/racisme-discrimination-raciale
https://www.un.org/fr/events/racialdiscriminationday/
https://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/
https://journals.openedition.org/faceaface/344

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